L’Italienne Sofia Goggia a récemment livré une déclaration forte lors d’une interview à Eurosport : « Le ski est un sport très risqué, un sport extrême ». Cette phrase, simple mais puissante, résume toute une carrière vécue sur le fil du rasoir, entre exploits sportifs et blessures spectaculaires.
Elle incarne ce que beaucoup redoutent mais que peu osent affronter : l’adrénaline pure mêlée à une prise de risque permanente.
A retenir :
- Une championne qui a bâti sa légende sur la vitesse et le risque
- Des blessures graves qui renforcent sa philosophie de dépassement
- Un rapport au danger assumé et ritualisé
Une championne façonnée par l’extrême
Née à Bergame en 1992, Sofia Goggia s’est imposée comme l’une des reines de la descente. Championne olympique en 2018 et vice-championne en 2022, elle s’est forgé une réputation unique dans le monde du ski alpin. Sa manière d’aborder les portions les plus dangereuses des pistes traduit sa vision : ces zones sont des opportunités pour faire la différence, pas des menaces.
Selon L’Équipe, son style spectaculaire s’appuie sur une technique ultra engagée, capable de conserver et d’amplifier la vitesse même au-delà des 100 km/h. Une approche qui fascine autant qu’elle effraie.
Le prix du risque : blessures, douleur et renaissance
Si Sofia Goggia est l’incarnation du ski extrême, elle en porte aussi les cicatrices. En février 2024, elle subit une fracture multi-fragmentaire du tibia et de la malléole. Cette blessure grave aurait pu mettre fin à une carrière. Selon Blick, les chirurgiens ont dû « reconstituer les os morceau par morceau ».
Mais cette tragédie n’était qu’un épisode parmi d’autres : fracture des métacarpiens à Saint-Moritz, rupture partielle du ligament croisé antérieur ou encore fracture du péroné. Malgré cela, elle revenait sur les pistes quelques semaines plus tard, décrochant l’argent à Pékin en 2022.
Une philosophie de la peur maîtrisée
Ce qui distingue Sofia Goggia, c’est sa relation assumée avec la peur. Elle ne cherche pas à la nier mais à la dompter. « Le courage, c’est d’écouter la peur », explique-t-elle. Selon TdG, elle a fait de cette peur une compagne plutôt qu’un frein.
Son discours révèle une philosophie de la performance très personnelle : vouloir l’impossible pour le réaliser. Elle parle de ses blessures comme d’un tunnel noir dont elle a appris à sortir avec une énergie renouvelée.
Le ski alpin, entre rituel et combat
Avant chaque départ, la championne suit une préparation rituelle très précise :
- douche glacée,
- gifle sur la poitrine,
- coup de poing sur la tête,
- crachat dans la porte de départ.
Ces gestes, presque théâtraux, la conditionnent à affronter le danger. Elle compare souvent le ski à la tragédie grecque, où la grandeur naît de la confrontation aux limites.
« C’est comme la tragédie grecque : si Hector n’avait pas eu Achille, il n’aurait pas eu le plaisir de défier les fantassins ordinaires », affirme-t-elle.
Une carrière marquée par la résilience
Lors de la saison 2023-2024, interrompue par sa blessure, elle occupait encore la tête du classement de descente avec six podiums. Son retour en décembre 2024, marqué par une victoire à Beaver Creek, a prouvé que le risque reste son moteur.
Selon Eurosport, l’évolution du matériel rend aujourd’hui les skis plus rigides et plus rapides, augmentant encore les risques. Sofia Goggia l’accepte comme une donnée incontournable, renforçant sa légende de skieuse sans compromis.
Tableau : blessures marquantes de Sofia Goggia
| Année | Type de blessure | Lieu | Retour à la compétition |
|---|---|---|---|
| 2022 | Fracture des métacarpiens | Saint-Moritz | 24h après une opération |
| 2022 | Rupture partielle LCA + fracture péroné | Cortina | 3 semaines plus tard |
| 2024 | Fracture tibia + malléole | Ponte di Legno | Prévue été 2025 |
Un héritage durable pour le ski moderne
Sofia Goggia n’a pas seulement repoussé les limites sportives : elle a redéfini la manière de les affronter. Son rapport au danger, sa maîtrise du risque et son mental d’acier en font une figure inspirante pour toute une génération. Elle transforme chaque descente en acte de bravoure.
« En la voyant skier, on comprend que le risque fait partie de la beauté du sport. »
Témoignage d’une jeune skieuse de Val d’Isère
Elle laisse derrière elle une empreinte indélébile, celle d’une athlète qui a fait du risque son langage.